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L’orgue

Historique du Grand-Orgue

C’est en 1877 que la fabrique de l’église décide d’acquérir un orgue. Cependant l’édifice étant trop petit pour accueillir les fidèles de plus en plus nombreux, une polémique naît.

En effet, le projet d’orgue, évalué à 12 000 Francs sans son buffet, consterne certaines personnes de la municipalité qui plaident pour récupérer les 12 000 FF de la fabrique afin d’épaissir l’enveloppe prévue pour agrandir l’église.

Après des divergences (un peu mouvementées), il est voté, à 11 voix contre 4, l’acquisition de l’instrument.

C’est donc le 27 novembre 1877 que l’orgue est officiellement commandé à la manufacture d’orgues Etienne et John Abbey de Versailles.

Cette famille anglaise s’était installée à Versailles au début du siècle à la demande de la fabrique de piano Erard. En effet les découvertes et innovations en facture d’orgues de John Abbey (père) devaient, aux dires de la maison Erard, venir réveiller la facture Parisienne. C’est après le décès du père en 1859, que les deux fils reprirent l’entreprise.

Il était convenu que le futur instrument de Chatou prendrait place sur la tribune de l’église après avoir été exposé à l’exposition universelle de 1878. Lors de cette exposition la fabrique reçue pour la première fois une médaille d’Argent remis par Franz Liszt.

L’orgue prend définitivement place sur la tribune récemment restaurée le mardi 28 janvier 1879.

Lors de la réception, il est constaté que l’instrument comporte quelques ajouts par rapport au devis initial. Le pédalier se voit doté de 30 touches au lieu de 27 et de quatre jeux (empruntés aux manuels). Le premier clavier de Grand-Orgue est complété d’un jeu de Salicional 8’.

En 1883, l’église est agrandie d’une travée. Une tribune y est construite et les établissements Abbey reçoivent l’ordre de démonter l’instrument et de le transférer sur la nouvelle tribune.

C’est lors de ce transfert que John Abbey fait la rencontre de l’organiste Geneviève Marie Héloïse Chevalier, première titulaire de Chatou et qui deviendra son épouse en l’église Notre-Dame le 9 avril 1885.

Le 26 juin 1903, un devis est signé entre la fabrique et les frères Abbey pour dépoussiérer l’orgue encrassé par le calorifère mal réglé. A cette occasion ils décident d’ajouter des anti-secousses afin d’éviter les secousses dues au souffleur.

A cette époque, la paroisse comptait parmi ses salariés une organiste, un souffleur et trois chantres.

Entre 1905 et 1950 (période durant laquelle la ville de Chatou va subir un grand nombre de modification tel le nouveau pont), nous n’avons aucune indication concernant notre instrument.

Cependant nous savons que lors de la Seconde Guerre, les vitraux de l’église sont démontés afin d’assurer leur sauvegarde. Nous pouvons imaginer ce que l’instrument a pu subir. C’est probablement les établissements Mulher de Croissy-sur-Seine qui prirent la succession des Abbey. Dans un premier temps, la tribune va être considérablement agrandie afin d’y loger une chorale. Quand à l’orgue, en examinant sa partie instrumentale telle que nous l’avons trouvé en 1992, on peut constater le retrait de la Voix humaine, qui aurait laissée sa place pour un Basson 16’ lui-même retiré dans les années 55 pour installer une mixture de 3 rangs commençant au 1’ 1/3.
Mulher installe également un moteur électrique dans les mêmes années.

En 1978, à la demande de l’organiste titulaire de l’époque Monsieur Rothenbuller (décédé en 1992) la manufacture Jean Marc Cicchéro effectue de grosses modifications dans le but de rendre l’instrument plus classique. La Mixture alors au Récit est décalée au 1’ pour être mise au premier clavier de Grand-Orgue à la place du Salicional qui disparaît. Au second clavier, l’Octavin 2’ est décalé et coupé afin d’installer avec une Tierce neuve un jeu de Sesquialtera à la place de la Mixture. Enfin avant de transformer l’harmonisation de l’instrument, on installe sur l’ancienne chape de l’Octavin une Doublette 2’ neuve.

De 1978 à 1993 l’orgue est régulièrement entretenu par la même entreprise, puis suite à un incendie dans l’église, l’orgue est dépoussiéré par la manufacture Marc Hédelin installée au Chesnay.

C’est en 1994 que l’organiste établit un état des lieux, ceci demandé par le curé de l’époque le Père Claude Touraille.

Face à un instrument dénaturalisé et en très mauvais état, l’organiste lance l’idée d’un projet de restructuration de l’orgue et crée une association avec l’aide de paroissiens soucieux de leur patrimoine et de la vie musicale Catovienne.

Le 10 février 1995 est donné le premier concert, d’une longue série, au profil de l’instrument.

Après de longues études dans différentes directions, grâce au soutien financier de la municipalité 87 %, de la paroisse 5 % et de l’association 8 %, un projet va naître. En 2001, le maire de Chatou, Monsieur Christian Murez, sur délibération du conseil municipal, nomme Monsieur Hubert Haye alors titulaire de l’orgue, Maître d’œuvre.

Un extrait du cahier des charges

Retrouver l’instrument d’origine, complété d’ajouts d’aujourd’hui pour une musique de demain.

On distinguera la partie meuble, la partie machine et la partie instrumentale.

Le meuble, restauré, sera transformé avec le plus grand respect. On lui offrira plus de profondeur afin d’y installer tous les plus grand tuyaux. La boite expressive prendra place de chaque côté de l’orgue. En éliminant la mécanique, on installera un couloir sous les sommiers de Grand-Orgue. Quant au second plan il prendra place dans la partie centrale du buffet. La console retournée, sera neuve et dissimulée derrière une façade de Positif. L’ancienne tribune sera détruite et on reconstruira un nouveau balcon épousant la forme de l’instrument. Le tout sera léger et devra apporter à cette boiserie, avec ses grands bras de Chamades, élégance et sensualité.

La machine sera au service de l’instrument. Sans bruit, sans duretés, avec toutes possibilités pour accéder aux plans sonores. Elle sera conçue par les technologies d’aujourd’hui, Informatisée (système progressif), elle offrira tous les avantages de la transmission moderne, à savoir, progressive donc devra réagir comme une mécanique suspendue.

L’instrument sera reconstitué dans son état d’origine et on tachera de retrouver l’harmonisation de 1878 effectuée par Caver Casavan et John Abbey.
De nouveaux plans sonores viendront compléter et ouvrir l’instrument vers un monde nouveau d’anches et de mutations.

Suite à un appel d’offre international, le marché est confié à la manufacture Jean-Daniel Ayer installée à Vauderens dans le canton de Fribourg en Suisse.

Il semble être juste de dire que le nouvel instrument est à la fois doux comme une flûte à bec et puissant comme un orage. Il est tout simplement ce que l’on attend d’un Orgue...